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Photo du rédacteurAurelie Rodrigo

Frappé pour un baiser à son homme

Deux agents de sécurité d'une discothèque toulousaine comparaissent aujourd'hui devant le tribunal correctionnel pour une agression homophobe présumée survenue en mai dernier.


Deux hommes vont comparaître devant le tribunal correctionnel de Toulouse, ce mercredi 18 septembre, pour l'agression d'un jeune couple homosexuel dans leur fonction de videur. Les faits se sont déroulés au mois de mai dernier dans une discothèque Toulousaine. Deux jeunes hommes qui s'embrassaient à l'intérieur de l'établissement ont été violemment sortis par les employés de la boîte de nuit, l'un d'eux a été frappé au visage. Guillaume raconte cette soirée, à côté de lui, son copain ne dit pas un mot.

"Nous étions avec deux amies à nous, au cours de la soirée nous nous sommes isolés du groupe pour danser. Je passais un bon moment. Je ne pensais pas vraiment aux gens autour. Je ne me suis jamais dit que la vision de deux hommes ensemble pouvait déranger, et je ne l'ai jamais ressenti". C'est aux alentours de trois heures du matin que le couple a été interpellé par un des employés de l'établissement, pendant un baiser. "Nous nous sommes embrassés et presque immédiatement un videur nous a séparés physiquement. Il a déclaré, mot pour mot, qu'il ne voulait "pas de ça ici". Ce à quoi mon copain a rétorqué que nous avions des droits". Les deux hommes, irrités par la réaction du videur, réitère leur baiser. Séparés une seconde fois, "bien plus violemment". Alors que le ton monte, un deuxième employé de la discothèque intervient.

"Ils ont déclaré que nous n'étions pas dans une boîte gay et que ça pouvait gêner la clientèle".

"Ils ont déclaré que nous n'étions pas dans une boîte gay et que ça pouvait gêner la clientèle". C'est face à un troisième baiser que le second videur a frappé le petit ami de Guillaume au visage. Les deux jeunes hommes ont ensuite été conduis de force à l'extérieur de l'établissement. "Ils nous étranglaient d'un bras. Ils nous ont amenés jusqu'à la porte par des coups de genoux dans les jambes pour que nous avancions. Le videur qui s'occupait de mon copain était plus grand que lui, il ne touchait même pas le sol, il ne pouvait ni respirer ni s'exprimer". Le jeune homme présentait des marques sur le visage. Son oeil gauche était imbibé de sang, sa pommette très rougie par la gifle ainsi que des saignements au niveau du nez.

"Le soir même mon homme n'a pas dormi. Les jours qui ont suivi il ne parlait pas beaucoup, il était sur la défensive. Ça a duré presque deux semaines. Il a même retiré toutes nos photos sur ses réseaux sociaux. J'étais moins en état de choc que lui mais dès que je sortais de chez moi j'étouffais et je me sentais observé". À l'approche du procès les deux hommes appréhendent d'être replongés dans cette soirée. Pourtant "Toulouse n'est pas une ville homophobe, au contraire, c'est un cas isolé", confie Guillaume qui ne s'était jamais senti en danger.




Aurélie Rodrigo

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