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  • Photo du rédacteurAurelie Rodrigo

Conseiller municipal et candidat à Toulouse, une semaine avec Antoine Maurice

Dernière mise à jour : 28 janv. 2020

Une « démarche citoyenne, ouverte et participative », c'est la définition que s'est donnée la liste Archipel Citoyen. Connu pour sa complexité, « le collectif rassemble d'abord derrière des idées et non derrière un candidat » comme le souligne Antoine Maurice. En route pour le Capitole, il reste mené par plusieurs figures de la gauche toulousaine. De François Piquemal, ancien porte-parole du DAL 31, à Claire Dujardin, Insoumise, en passant par Maxime Le Texier, fondateur et porte-parole du collectif ou encore Odile Maurin, présidente de l'association Handi-Social. Tous ces îlots de l'Archipel s'organisent tout de même autour d'Antoine Maurice, tête de liste écologiste. Cercles, manifestations, rencontres citoyennes, une semaine aux commandes du collectif novateur de la Ville rose.



Veste de candidat ou blazer de conseiller municipal?

Costume ajusté, mèche plaquée sur le côté, 7 heures ce lundi matin, la journée a déjà commencé. Comme un rituel, Antoine Maurice entame sa semaine par une réunion de direction de campagne. À 38 ans, le militant EELV siège déjà dans l’opposition au Capitole mais ne compte pas en rester là. Membre du premier parti à avoir rallié le mouvement citoyen, aujourd’hui à sa tête, il entre en campagne.

Ils étaient une douzaine, ce matin, à échanger sur leurs actualités politiques, l’agenda ou encore la préparation et l’organisation des événements. « Pour l’heure, il est beaucoup question d’organisation », explique le candidat Maurice. « Aujourd’hui par exemple le sujet principal était la consultation de prestataires pour de la communication et de la distribution de tracts. Nous souhaitons aussi réaliser une vidéo autour d’une semaine au sein d’Archipel ». Après deux bonnes heures de discussion, Antoine Maurice enfile de nouveau son blazer de conseiller municipal, la veste de candidat restera sur la chaise jusqu'à ce soir.

L'heure est à « l'ordonnancement » pour les « archipéliens » qui planchent sur la composition de la liste. Ce soir, pas de lecture au lit ou de soirée télé mais une assemblée militante pour Antoine Maurice. « Il y a eu un grand débat sur l'ordonnancement, il faut souligner que nous sommes très démocratiques donc cette phase de structuration de la liste est primordiale », explique l'élu EELV. Une étape « qui n'est pas facile » reconnaît-il. Les militants d'Archipel ont donc échangé sur les méthodes, et la manière d'aborder cette période. Enfin d'autres sujets d'organisation, de communication par exemple ou plus pratique, comme un point agenda, sont venus sur la table. Le rendez-vous s'est terminé tard dans la nuit mais « c'était toujours très sympa », lance la tête de liste, dans un éclat de rire.

Archipel, l'« accompagnateur » des comités de quartier

Deuxième jour de la semaine pour Antoine Maurice. Une journée de travail classique pour l'élu EELV qui jongle encore entre son agenda personnel et son agenda de candidat. Mais c'est son costume de prétendant à la Mairie de Toulouse qu'il enfile ce soir. En effet, Antoine Maurice participe à une réunion de quartier des Sept Deniers. Mais avant celle-ci, le collectif Archipel Citoyen se retrouve afin de discuter de la stratégie de campagne. « Nous avons un peu débattu de notre approche de la campagne, également sur la manière dont nous allons nous y prendre. Nous avons aussi fait un travail d’analyse électorale, une partie à prendre en compte dans la préparation des mois à venir ». En d'autres mots, Antoine Maurice et les militants d'Archipel ont étudié les résultats électoraux en fonction de la géographie, selon les différents quartiers toulousains. Une méthode qui permet de mieux axer la campagne.

Sans une minute à lui, le candidat Maurice enfourche son vélo, direction l’Espace Job, au Sept Deniers. Un rendez-vous donné par le collectif de quartier, comme à son habitude très engagé dans la vie de ses citoyens. Ce soir, l'association du district toulousain organise la présentation d'un projet porté par les habitants qui détaille les enjeux du quartier. 3ème ligne de métro, stationnement, aménagements des espaces publics… tant de sujets mis sur la table.

Une réunion de quartier à laquelle le prétendant à la Mairie de Toulouse est convié en tant qu'élu de l'opposition tout comme Olivier Arsac, maire du quartier, mais tout de même très importante à ses yeux. « Il est intéressant de rencontrer les comités de quartier. Il y a une réflexion des prospectives et des propositions. C’est entièrement dans l’esprit de ce que l'on veut porter avec Archipel Citoyen. Ils font la démonstration que les citadins, les usagers de leur quartier ont une bonne vision des choses ainsi que des propositions. Nous, nous sommes d’abord des animateurs de ce débat, puis des accompagnateurs », déclare Antoine Maurice. Pourtant quelques minutes avant, les citadins des Sept Deniers n'étaient pas de cet avis. Une prise de parole improvisée du leader d'Archipel a laissé place à des discussions houleuses. Les habitants du quartier nord de Toulouse ont jugé que cette réunion n'avait pas à être théâtre de la communication politique. « Nous ne sommes pas au sein de la campagne ici ! » pouvait-on entendre dans le brouhaha de la salle.

Un peu de calme à l'aube d'une grève nationale

Ce mercredi, la journée a été « relativement calme » pour Antoine Maurice. Alors que le candidat à la mairie toulousaine prépare sa campagne, celui-ci se retrouve partagé entre son boulot de conseiller municipal et conseiller métropolitain et ses obligations de tête de liste. « Je pense que ma campagne ne commencera qu’en janvier », date à laquelle l’ancien adjoint au maire, laissera son métier pour s’investir à « 100 % » dans la campagne.

19 heures ce mercredi soir, le leader d'Archipel se rend à une réunion « d'organisation de la semaine pour les élus », la première de la sorte. À l’aube d’un mouvement de grève nationale, les candidats sont réunis à Patte-d'Oie, pour préparer leurs fonctions dans la campagne municipale. « A travers la présentation d'un document, nous communiquons à chacun les attentes en termes d'engagement et d'investissement dans les mois à venir », explique Antoine Maurice. Un rendez-vous qui apparait comme une formation pour les noms qui composent la liste. Objectif, les « projeter dans la fonction d'élu ». Un point d'organisation et de préparation qui se tiendra, désormais, une fois par semaine.

24 heures assez « peu chargées », qui contrastent bien avec le reste de la semaine. « Entre mon travail et mes engagements au sein de la liste, ce sont souvent des journées très longues. Aujourd’hui, c’était mon seul rendez-vous de candidat. Demain sera sans doute bien plus chargé » pour Antoine Maurice.

5 décembre, jour de grève

Jour de mobilisation nationale ce jeudi. Entre slogans et pancartes, parmi les infirmiers et les cheminots, à travers les insoumis et les socialistes, les verts prennent place dans le cortège. Au milieu des drapeaux EELV, Antoine Maurice pousse son vélo sur le Pont des Catalans. Ce matin, pas de travail pour le conseiller municipal. Aujourd'hui, Antoine Maurice fait grève. Il est d'ailleurs mobilisé. Mais les « archipéliens » n'ont pas marché derrière une même pancarte, pour cause, « Archipel Citoyen est un collectif qui fédère ». Militants politiques, syndicaux, associatifs et même porte-paroles, tous étaient disséminés dans le cortège. Antoine Maurice, lui, manifeste avec les verts en tant que conseiller municipal de l'opposition mais aussi en tant que candidat aux élections municipales. « Pour moi tout est lié. Quand le gouvernement s'attaque aux solidarités, c'est aussi sur les territoires que des femmes et des hommes sont fragilisés et que la ville doit, de fait, accompagner ». Une vision en « cohérence » avec celle portée par Archipel, souligne le candidat.

À l'heure du déjeuner, le prétendant à la Mairie de Toulouse prendra un peu de... campagne. Pas de pause ce midi, l'élu de l'opposition se met à table toujours autour de l'organisation des mois à venir. Il est question de direction de campagne, plus précisément d'organiser l'architecture interne d'Archipel Citoyen. En d'autres termes d'agencer les personnes qui composent la liste.

Enfin, comme chaque semaine, « le Cercle Programme » se réunit ce jeudi soir. En effet, Archipel Citoyen s'organise en 7 cercles thématiques: coordination, démocratie, comité de suivi, communication, finance (...) « Chaque cercle est autonome et souverain pour se saisir d’un sujet, définir ses missions et s’organiser pour y parvenir », c'est de cette manière que les élus expliquent leur fonctionnement.

Cette réunion hebdomadaire, « pilotée par 4 candidats et des militants », expose un nouveau point de programme à chaque rendez-vous. « Chaque semaine, deux sujets sont à l'ordre du jour, ils sont présentés et débattus. L'idée est d'avoir un premier élément de validation qui va être soumis à la discussion publique par la suite », explique l'élu EELV. Aujourd'hui, il est question de l'enjeu économie. Une réunion à laquelle Antoine Maurice est passé rapidement mais un sujet déjà abordé par l'élu, notamment sur la question de la mobilité à Toulouse. « Nous devons réaliser un maillage des transports en commun à l'échelle du mandat. Mais cette action passera probablement par plusieurs étapes, pour ne pas être bloqué financièrement ».

Des réunions, encore des réunions

Aujourd'hui, vendredi, c'est la culture qui va rythmer la journée du candidat à la Mairie de Toulouse. À 14h30, l'agenda d'Antoine Maurice affiche une « réunion de l'intersyndicale des acteurs culturels ». Entourée de quatre membres d'Archipel chargés de ce terrain pour la campagne, la tête de liste s'adonne à un « premier temps de discussion ». Une réunion interne de plus de deux heures, sur laquelle Antoine Maurice ne s'étendra pas. Il était principalement question d'évaluer les attentes culturelles des Toulousains pour la campagne. « Étendre la culture à tous les quartiers en mutualisant les ressources » notamment grâce à une « régie volante » (matériel, techniciens) pour l’organisation d’événements, par exemple, ou encore « redéployer » des événements tels que Rio Loco, Barrio Loco, ou la Biennale, pour qu'ils ne soient plus uniquement concentrés sur l'hypercentre. Des points qui devraient figurer sur le programme d'Archipel.

Toujours habile jongleur entre sa casquette de candidat et celle de conseiller municipal, le leader du collectif discute organisation de liste ce soir. Même rendez-vous que lundi, pas de répit pour l'élu de l'opposition qui passera sa soirée à plancher sur l'ordonnancement de la liste. Une réunion toujours « assez longue », confit-il. « On avance, mais ce n'est pas facile, c'est tout de même intéressant en termes de méthode pour trouver des consensus et des compromis », admet le candidat. Un travail qui n'est pas rendu public pour l'heure mais qui devrait aboutir d'ici le week-end prochain, objectif fixé par les « archipéliens ». En effet, le 19 décembre le collectif de gauche donne un grand meeting où seront révélés les noms qui figurent sur la liste, mais tous ne sont pas encore déterminés. « Le gros de ma campagne aujourd'hui était quand même concentré sur la réunion de cet après-midi, agencer la liste fait parti de nos priorités », déclare Antoine Maurice en balayant sa journée de candidat.

Le grand meeting en préparation

La semaine touche presque à sa fin pour le candidat d'Archipel Citoyen. Ce samedi matin, Antoine Maurice se concentre sur la préparation du grand rendez-vous du collectif. Jeudi prochain, les « archipéliens » donnent un « Grand rendez-vous citoyen ». Au menu, dévoilement des noms de la liste, informations sur le programme ou encore échanges et débats avec les militants... En effet parmi les têtes d'affiche telles que Claire Dujardin, insoumise, ou François Piquemal, ancien porte-parole du DAL 31, des citoyens, tirés au sort, rejoindront la liste. Un gros événement donc pour les « archipéliens » qui préparent le rendez-vous par une réunion interne dans les locaux EELV. « Nous commençons à travailler sérieusement en équipe sur ce grand meeting » affirme l'élu vert enthousiaste, sans en dire davantage. Mais qui dit meeting, dit aussi prise de parole. Antoine Maurice a donc travaillé ses interventions à l'oral ainsi que ses discours à cette occasion.

Archipel Citoyen est sur tous les fronts. « Il y a également une formation, toute la journée, aux outils d'animation participative des candidats », explique l'élu EELV. Direction donc une nouvelle entrevue pour Antoine Maurice qui coche peu à peu les rendez-vous dans son agenda. « Quels outils participatifs pour un projet municipaliste ? » c'est le nom de la formation du leader d'Archipel. En d'autres termes, cette réunion, principalement ouverte aux candidats, forme à la communication politique. Militer sans tract dans l'espace public, par exemple, est un point exposé aux « archipéliens », de la même manière que « l'éducation populaire politique ». Demain, rendez-vous aux Carmes pour mettre en pratique cette formation.

Poignées de mains

Loin des meetings et des réunions bien au sec. Les « archipéliens » étaient de sortie ce dimanche, même la pluie fine ne les a pas découragés. C'est aux marché des Carmes que le prétendant à la Mairie de Toulouse a décidé de passer aujourd'hui. De poignées de mains en poignées de mains, il échange avec les Toulousains. Un porteur de parole a même été installé sur les allées Jules Guesde. Sur une corde tendue entre deux poteaux, des pancartes en carton affichent des messages citoyens. « Plus d'espaces publics extérieurs pour se retrouver, créer, célébrer » une requête formulée par Marion, 36 ans, et relayée par Archipel Citoyen. « Nous avons sollicité les Toulousains autour de la question, et si j'étais tiré au sort pour prendre des décisions dans ma ville? » explique Antoine Maurice qui juge l'exercice « intéressant ».

Toujours partagé entre son poste au conseil municipal et sa candidature, l'élu vert se prépare à une autre semaine « bien chargée ». Lundi, une nouvelle réunion « du Cercle » l'attend. Entre interviews, débats à la radio et réunion publique sur la place des femmes, les semaines passent et se ressemblent pour Antoine Maurice. Demain, cap sur les élections municipales de mars prochain.

Aurélie Rodrigo avec Gala Jacquin et Ruben Dias

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